Luc Noppen, lauréate

Naissance le 5 mars 1949 à Lot (Belgique), décès le à 

Biographie

Né en Belgique, Luc Noppen grandit en Afrique où son père
est professeur et, comme il le dit lui-même, est éduqué
au Québec où il arrive à l’âge de 15 ans. Il s’ouvre
aussitôt à la société et à la culture québécoises
et entreprend de se défaire de son accent néerlandais qui tend
à le singulariser. C’est sa grande passion du cinéma qui le mène
à l’histoire de l’art puis à celle de l’architecture qu’il a enseignée
à l’Université Laval du début des années soixante-dix
jusqu’à tout récemment.

Ses premières interventions dans le dossier de la restauration de Place-Royale,
à Québec, datent de cette époque. Luc Noppen s’insurge
alors contre la volonté d’urbanisation du mythe de la Nouvelle-France
que sous-tend ce projet : « Québec, ce n’est pas que le Régime
français ; c’est aussi l’héritage britannique et c’est surtout
la superposition de tout cela. » L’originalité du Québec
tient à « ce palimpseste qui est fait de couches superposées
d’occupations ». Malgré tout, Noppen n’hésite aucunement
à admettre l’importance de la restauration de Place-Royale telle qu’elle
fut accomplie pour la quête identitaire du peuple québécois
« parce que ses origines n’étaient reconnaissables en aucun endroit
de façon claire ». En 1997, par un juste retour des choses, l’équipe
d’architectes à laquelle il est associé à titre d’idéateur
remporte le concours en vue de la restauration de la maison Hazeur-Smith.

Les projets de sauvegarde et de restauration du patrimoine auxquels Luc Noppen
s’est associé à titre de conseiller, qu’il a dirigés ou
sur lesquels il a eu une influence par des prises de position ponctuelles ou
des écrits antérieurs ne se comptent plus. Son nom est lié
à des projets ou à des réalisations aussi bien à
Montréal et à Québec qu’au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Depuis plus de 20 ans, Luc Noppen lutte aussi pour la connaissance, la reconnaissance
et la sauvegarde des églises du Québec, comprises comme des monuments
déterminants de l’héritage culturel québécois. « 
Nos églises sont nos châteaux », n’hésite-t-il pas
à affirmer. Par ses nombreux écrits sur le sujet et sur le patrimoine
en général – Les Églises du Québec 1600-1850
(1978), Québec : Trois siècles d’architecture (1979), L’Hôtel
du Parlement
(1986), Québec de roc et de pierres, la capitale
en architecture
(1998) –, Luc Noppen entend sensibiliser l’ensemble
de la communauté à l’urgence de trouver des modèles pour
transférer ce patrimoine religieux à la société
civile. La mise en valeur de cet élément fondateur du patrimoine
québécois ne peut avoir, selon lui, qu’un effet d’entraînement
quant à la valorisation de l’ensemble culturel.

Luc Noppen est actuellement titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur
le patrimoine urbain à l’Université du Québec à
Montréal.

Information complémentaire

Date de remise du prix :
23 novembre 1999

Membres du jury :
Laurier Lacroix (président)
Michel Bonnette
Marc Bouchard
Guy Dinel
Francine Lelièvre
Crédit photo :
  • Louis-Michel Major
Texte :
  • Gaëtan Lemay et Claude Janelle