Dan S. Hanganu, lauréate

Naissance le 29 janvier 1939 à Iasi (Roumanie), décès le 5 octobre 2017 à Montréal

Biographie

Prendre la mesure de l’œuvre de Dan S. Hanganu, c’est entrer dans un monde
où logique, humour et subtilité se côtoient dans un ensemble
cohérent. L’architecte, qui préfère le rationnel et l’éthique
à l’ornementation postiche, a acquis un véritable sens intuitif
des possibilités des matériaux auxquels il donne une symbolique
empreinte de poésie. Hanganu conçoit des bâtiments qui ont
du caractère en raison de leur volumétrie, de leur agencement
et des matériaux qu’il met en valeur. Ce sont des œuvres à
l’image de leur auteur, humaines et qui ne laissent pas indifférent.

Dan S. Hanganu obtient un diplôme d’architecture de l’Université
de Bucarest en 1961 et acquiert sa première expérience professionnelle
dans son pays d’origine. Il arrive au Canada en 1970 et travaille jusqu’en 1979
à titre de chargé de design dans différents bureaux de
Montréal et de Toronto. Puis, il ouvre son propre atelier et commence
sa véritable carrière d’architecte. Ses premiers travaux portent
sur un des défis les plus exigeants de sa discipline, le logement. « La
base de l’architecture, c’est l’habitation. La maison est en quelque sorte le
berceau de l’architecture, sa première raison d’être. »

Ses toutes premières réalisations traduisent une grande sensibilité,
l’espace et la lumière se conjuguant pour créer un cadre de vie
harmonieux. Hanganu redéfinit la maison de banlieue, tant sous l’aspect
intérieur du bâtiment que sous celui du groupement. L’originalité
de son approche se confirme avec les maisons qu’il construit sur la rue de Gaspé
à Montréal et avec les habitations Crémazie.

L’œuvre de Dan S. Hanganu est extrêmement diversifiée, allant
de la façade de la rue de la Montagne, à l’immeuble de Val-de-l’Anse
de l’Île-des-Sœurs, à Pointe-à-Callière, musée
d’archéologie et d’histoire de Montréal, au complexe Chaussegros-de-Léry,
au Théâtre du Nouveau Monde et à l’église abbatiale
de Saint-Benoît-du-Lac.

Architecte et humaniste, Dan S. Hanganu n’a pas choisi la voie la plus facile.
Il a apporté une conception de l’architecture où le créateur
est omniprésent, dans la structure, dans le choix des matériaux,
dans l’insertion de la bâtisse dans son environnement, dans le mobilier
; bref, il est question de design total. Cette pratique ne fait pas l’unanimité
et pour atteindre cet idéal, il faut la maîtrise absolue des techniques
de construction, l’énergie du combattant, l’imagination fertile du créateur
et la force de faire face aux périodes de doute. Les réalisations
de Dan S. Hanganu, qu’elles soient au Canada, en Suisse, au Maroc ou dans l’ex-Union
soviétique, témoignent éloquemment que cet idéal
est à sa portée.

Information complémentaire

Date de remise du prix :
8 décembre 1992

Membres du jury :
Odile Héneault (présidente)
Marie Delagrave
Jean Dumont
Louise Lemieux-Bérubé
Brenda Wallace

Crédit photo :
  • Ronald Maisonneuve
Texte :
  • Yolande Côté et Claude Janelle