Jean-Claude Labrecque, lauréate

Naissance le 19 juin 1938 à Québec, décès le 30 mai 2019 à Montréal

Biographie

Jean-Claude Labrecque est un mémorialiste, un témoin privilégié
de son temps. Plus que tout autre cinéaste québécois, il
s’est consacré à saisir l’actualité pour la transformer
en histoire, filmant La Visite du général de Gaulle au Québec
(1967), les Jeux de la XXIe Olympiade (1977) ou créant
avec Jean-Pierre Masse un événement lui permettant de capter en
une vivante anthologie la parole des poètes québécois :
c’est La Nuit de la poésie 27 mars 1970, qui sera suivie de La
Nuit de la poésie 28 mars 1980
et de La Nuit de la poésie
15 mars 1991
.

Mais cette façon qu’a Labrecque de considérer le cinéma
comme un véhicule de l’histoire se manifeste aussi à travers une
série de documentaires sur des moments marquants du passé ou sur
des personnages d’envergure. Ainsi, le cinéaste filme L’Histoire des
trois
(1989) – sur un trio d’étudiants qui, en 1958, assiègent
le bureau de Maurice Duplessis pour obtenir l’instruction gratuite –, 67
bis, boulevard Lannes
(1990) – sur la rencontre déterminante
entre Claude Léveillée et Édith Piaf –, ou encore
André Mathieu, musicien (1993), L’Aventure des Compagnons de
Saint-Laurent
(1995) et Anticosti au temps des Menier (1999).

Cinéaste de fiction, Labrecque reste fidèle à ses préoccupations
historiques. Les Smattes (1972) et L’Affaire Coffin (1979) s’inspirent
de faits divers authentiques, Les Vautours (1975) et Les Années
de rêves
(1984) inscrivent le destin d’un personnage – Louis
Pelletier, sorte d’alter ego du cinéaste – dans le mouvement
de l’histoire récente du Québec.

Mais on ne peut parler de Jean-Claude Labrecque, chef opérateur de tous
ses documentaires, sans insister sur son art de la caméra. Avant d’être
réalisateur, il était déjà l’un des meilleurs caméramen
du jeune cinéma québécois des années soixante. Dans
sa filmographie d’alors, qui compte À tout prendre, Le Chat dans le
sac, The Ernie Game
et La Vie heureuse de Leopold Z., il affirme
déjà un style marqué par l’acuité du regard et la
souplesse de la caméra. Et même s’il réalisera par la suite
une quarantaine de films et trois téléséries, il ne cessera
jamais de faire la direction de photo et d’épauler la caméra,
notamment pour Michel Moreau (Les Trois Montréal de Michel Tremblay
; Une enfance à Natashquan
), Fernand Dansereau (De l’autre côté
de la lune
) et Bernard Émond (Le Temps et le Lieu ; La Femme qui
boit
).

Information complémentaire

Date de remise du prix :
8 décembre 1992

Membres du jury :
Mireille Dansereau (présidente)
Joyce Borenstein
Rock Demers
Hélène Girard
Crédit photo :
  • Ronald Maisonneuve
Texte :
  • Marcel Jean