Raymond Saint-Pierre, lauréate

Naissance le 29 août 1948 à Saint-Hyacinthe, décès le à 

Entrevue

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Biographie

Pendant près de 50 ans, de la la radio à la télévision, Raymond Saint-Pierre a contribué comme journaliste à l’ouverture sur le monde et à la compréhension des enjeux politiques et sociaux d’ici et d’ailleurs auprès du public québécois. À sa façon toute personnelle, il a non seulement marqué son auditoire par ses reportages, mais il a également transformé la pratique du métier de journaliste et de correspondant à l’étranger en développant un sens du récit empreint d’humanité.

À l’âge de 13 ans, alors qu’il fait de la radio étudiante au Séminaire de Saint-Hyacinthe où il réalise son cours classique, le jeune Raymond Saint-Pierre n’a qu’une envie : celle d’aller parcourir le monde, de le découvrir, de le faire connaître et de le faire comprendre. « Je suis fier d’avoir réalisé mon rêve d’adolescent », affirme-t-il aujourd’hui. À 16 ans, sa voix grave lui ouvre les portes de la station CKBS à Saint-Hyacinthe. Après une année en droit à l’Université McGill, il obtient une maîtrise en littérature, Moyens d’expression contemporains de l’Université Aix-Marseille en France. Il poursuit sa carrière à CKAC-Télémédia où il devient, à 27 ans, directeur de l’information. Puis sa passion du métier de journaliste le pousse à entrer à Radio-Canada en 1978 comme reporter à la télévision.

À partir de 1980, il est le seul des correspondants de Radio-Canada et de CBC à avoir été posté dans tous les bureaux du diffuseur public à l’étranger. Ainsi, il sera tour à tour correspondant à Washington, Londres, Paris, Pékin et Moscou. Ses assignations sont entrecoupées de retours au bercail pendant lesquels il présente plusieurs émissions d’information sur Ici Radio-Canada. Avec un intérêt particulier pour le documentaire, il anime l’émission d’information Zone Docs, puis fait partie de l’équipe qui réalise 2 épisodes d’une série transculturelle sur la Deuxième Guerre mondiale, de même que de celles d’Enjeux, de Zone libre et d’Une heure sur Terre. Au cours de sa carrière, il a couvert des événements tels les négociations du protocole de Kyoto, les conséquences de l’ouragan Katrina, le conflit en Afghanistan, la chute du mur de Berlin et la première Guerre du Golfe. En 2001, il prend la barre de l’émission quotidienne Montréal Ce Soir à titre de grand reporter. Il aborde l’actualité locale avec le même engagement et le même enthousiasme que lorsqu’il est à l’étranger.

Le globe-trotter aux lunettes rondes présente les événements historiques ainsi que les enjeux locaux, nationaux et internationaux auxquels le monde fait face par l’entremise du regard des hommes et des femmes qui les vivent. « Mon plus grand défi a toujours été d’arriver à aller vers ces gens, qui souffraient ou se réjouissaient selon les événements, de franchir le mur de la méfiance et de les amener à nous faire comprendre ce qu’ils vivaient. Quand j’y arrivais, c’était pour moi un moment de grande satisfaction… et de fierté », confie-t-il, conscient d’être privilégié par rapport à celles et ceux qui vivent dans des conditions difficiles.

Avec son tempérament pragmatique, Raymond Saint-Pierre possède ce talent particulier de s’effacer derrière les faits, le son et l’image pour amener avec lui l’auditoire au cœur de l’action. Très critique envers lui-même, il maîtrise l’art de raconter et de vulgariser les enjeux avec sensibilité. Passionné de son métier, il entretient la profonde conviction que l’information a le pouvoir de transformer les mentalités et que sa profession a un effet civilisateur qui le rend fier de l’exercer.

« Le métier de journaliste ouvre les yeux sur le monde, en cette époque où l’on a de plus en plus besoin d’une presse libre », affirme-t-il. Animé par la volonté de dénoncer l’oppression et l’injustice ici comme ailleurs, il n’a jamais hésité à se rendre sur les lieux avec l’obsession de faire vivre la réalité. Ses affectations le mettront pourtant à plus d’une reprise dans des situations périlleuses qui ne le dissuaderont pas de poursuivre la mission qu’il s’est donnée. « Au fil des années, j’ai découvert des cultures différentes, couvert de nombreux conflits, mais aussi vécu des moments de grande joie », raconte-t-il. Il s’est révélé un grand interviewer auquel les plus grands ou les plus récalcitrants ont accepté de se livrer, dont Bill Clinton, Vladimir Poutine, Céline Dion, Charles Trenet et Jean-Paul Riopelle, pour ne nommer que ceux-là. Plusieurs des centaines de reportages qu’il a réalisés s’imposent dans le temps et leur pertinence demeure des années plus tard.

Information complémentaire

Membres du jury
Joanne Comte
Jean-Daniel Doucet
Alain Saulnier
Richard Therrien

Crédit photo :
  • Éric Labonté