Irene F. Whittome, lauréate

Naissance le 4 mars 1942 à Vancouver (Colombie-Britannique), décès le à 

Biographie

« Dès ma première visite au British Museum, j’ai été
fascinée par l’art égyptien. C’est cette fascination initiale
pour l’art de l’enveloppement qui m’a amenée, quelque 15 ans plus tard,
à orienter mon travail vers la conservation de l’objet, alors que je
me suis mise à utiliser, par exemple, la cire, la ficelle et le papier
comme autant de matériaux me permettant de mettre en boîte mes
objets fétiches, de les momifier, en fait », explique Irene
F. Whittome. C’était à Londres en 1963.

Avide de culture et irrésistiblement attirée par la Ville Lumière
dont on lui vantait l’effervescence artistique, elle bifurque bientôt
sur Paris où elle s’inscrit à l’Atelier 17 de Stanley William
Hayter pour parfaire son apprentissage de la gravure. En même temps, elle
s’imprègne de l’art brut, primitif et gestuel de Jean Dubuffet, Francis
Bacon et Pierre Alechinsky, de la sculpture d’Alberto Giacometti et des ready
made
de Marcel Duchamp.

L’œuvre d’Irene F. Whittome, qui se développe autour de thèmes
aussi vastes que le temps, la mémoire, la durée et les origines
de l’humanité, conserve des traces de tous les éléments
qui, avec ceux associés au règne animal et végétal,
font la richesse de l’univers : l’eau, l’air, la terre et le feu. Ses premières
années d’apprentissage à la petite école de Blue River,
près de Kamloops en Colombie-Britannique, marquées par l’influence
de la culture haida pétrie de nature et de spiritualité, l’ont
abondamment nourrie, tout comme la vue quotidienne de l’eau sur les bords du
fleuve Fraser conduira plus tard l’artiste à bâtir une impressionnante
thématique autour de la tortue.

Alter ego mythique, la tortue apparaît d’abord dans les jardins du Musée
d’art contemporain de Montréal (Illuminate), à l’été
de 1987, puis au Power Plant de Toronto (Shamash) et au Muséum
d’histoire naturelle de Larochelle (Ho T’u) en 1988, avant de prendre
place dans Le Musée des traces (1989-1990) qui, avec Le Musée
blanc
(1975) et Le Musée noir (1992), constitue aujourd’hui
ce qu’il est convenu d’appeler le musée « whittomien ».
Entendons par là une suite d’expositions-installations où cette
« archéologue de la mémoire » a rassemblé,
à un rythme régulier et sous forme de séquences organisées,
les témoignages matériels qui exposent la relation de l’artiste
avec le monde extérieur et son monde intérieur.

« Cette véritable alchimiste », comme la présente
un documentaire que lui a consacré le Musée des beaux-arts de
Montréal en 1997, a reçu plusieurs récompenses, dont le
prix Victor Martyn Lynch-Staunton, décerné par le Conseil des
arts du Canada, en 1990 et le Prix de la Fondation Gershon Iskowitz, de Toronto,
en 1992. Le Musée du Québec a présenté en l’an 2000
une importante rétrospective de son œuvre.

Information complémentaire

Date de remise du prix :
6 décembre 1997

Membres du jury :
Michel Goulet (président)
Danielle April
Betty Goodwin

Crédit photo :
  • Marc-André Grenier
Texte :
  • Julie Stanton et Claude Janelle