Jean-Guy Pilon, lauréate

Naissance le 12 novembre 1920 à Saint-Polycarpe, décès le 28 avril 2021 à 

Biographie

Réalisateur à Radio-Canada puis chef des émissions culturelles,
membre fondateur de la revue Liberté et président-fondateur de
la Rencontre québécoise internationale des écrivains, Jean-Guy
Pilon est un poète à redécouvrir. Emportée par l’écriture
trop souvent militante de la génération de L’Hexagone, sa poésie
a logé longtemps à l’enseigne des thèmes nationalistes
de l’époque où l’appropriation du territoire se postait à
l’avant-plan d’une démarche d’écriture jugée trop vite
homogène. Or, cette subtile poésie de la transparence, de la femme
et de l’amour, de l’errance du monde et des forces sourdes qui l’animent, avait
en elle-même une profondeur plus universelle que les contours historiques
qui l’ont fait naître et grandir au sein d’une société en
pleine ébullition.
Ainsi au fil de ses principaux recueils, Les Cloîtres de l’été
(1954), La Mouette et le Large (1960), Pour saluer une ville (1963),
réunis en 1969 sous le titre Comme eau retenue, on découvre
la parole claire d’un poète qui nomme le monde ici et ailleurs et questionne
sa place à l’intérieur des conditions de sa manifestation. Au-delà
de l’attachement vital à la terre et au pays, c’est en effet à
la condition terrestre elle-même que l’acte poétique de Jean-Guy
Pilon s’enracine pour prendre vie et forme, se déployer à travers
le temps et l’espace des vies. Le chant du monde qu’il fait entendre investit
la Nature et le corps de l’amour dans une métaphore substantielle d’où
se dégage une singulière spiritualité du regard, ancrée
dans la chair et le sang de la poésie.

Toute l’œuvre de Jean-Guy Pilon est empreinte des réalités
de la Nature et des frémissements de sa vie intérieure. Ses appels
de pleurs et de montagnes, de fragiles enfants et de pâles attentes, de
matins sans âme, de sources d’amour et de silence piégé,
font de sa poésie un puissant hymne à la lumière et aux
forces de l’espoir. Nommer ainsi la vie, n’est-ce pas le seul mode privilégié
du poète pour s’en approprier la grandeur et les misères, et tenter
de lui donner un sens, à tout le moins d’en proposer un ?

Information complémentaire

Date de remise du prix :
23 octobre 1984

Membres du jury :
France Théoret (présidente)
Jacques Folch-Ribas
Suzanne Lamy
André Roy
Crédit photo :
  • Daniel Lessard
Texte :
  • Pierre Filion