Morag Park, lauréate

Entrevue

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Biographie

Les nombreux travaux de Morag Park, chercheuse et professeure à l’Université McGill, ont contribué à étoffer la compréhension du cancer. La professeure Park a développé une spécialité dans le métabolisme cellulaire de la formation des cancers et la compréhension des modifications génétiques. Son implication remarquable dans divers regroupements de recherche contre le cancer a aussi permis d’améliorer les infrastructures, d’établir de nouveaux programmes et de créer de nouveaux instituts de recherche tant au Québec qu’au Canada et ailleurs dans le monde.

« Du point de vue de la recherche, le cancer est à la fois stimulant et intéressant. L’avancement de la recherche nous permet de comprendre la physiologie des cellules normales du corps humain et comment certaines cellules deviennent cancéreuses », souligne la professeure-chercheuse. D’ailleurs, grâce aux recherches de celle qui détient un doctorat en virologie de l’Université de Glasgow et de ses collègues, les médecins peuvent dorénavant traiter le patient selon son propre cancer. En effet, selon les réponses du système immunitaire du patient à différents soins oncologiques, ils peuvent lui proposer un traitement adapté à ses réponses physiologiques.

Le prochain défi dans la recherche est de comprendre ce qui cause le cancer. À ce sujet, Morag Park est catégorique : « Personne ne pourra y arriver seul. Nous devons travailler ensemble, autant les centres de recherche que les universités, pour arriver à notre but commun. » Au cours de sa prolifique carrière, elle a su par son leadership rassembler des collaborateurs de diverses spécialités. Ces collaborations ont notamment mené à la création, en 1999, de la première banque de tumeurs cancéreuses du sein au Québec, une initiative qui aide à construire un écosystème de recherche et de collaboration pour les chercheurs en oncologie. « Avec cette banque, nous pouvons, par exemple, faire croître les tumeurs afin de mesurer leur évolution dans le temps. Ultimement, les recherches menées avec cette banque changeront la manière dont nous traiterons les patients », explique la chercheuse.

L’une des avancées majeures à laquelle Morag Park a contribué est la recherche dans le domaine des mécanismes oncogéniques d’activation des récepteurs tyrosine kinases (RTK). Elle a notamment cloné et séquencé le récepteur tyrosine kinase MET, ce qui a rendu possible l’identification de mécanismes moléculaires critiques dans l’activation des RTK, à l’origine de nombreux cancers courants. Cette découverte a permis d’établir que le récepteur tyrosine kinase MET constitue une cible thérapeutique importante dans le traitement de plusieurs cancers. À ce jour, la scientifique a publié plus de 230 articles dans plusieurs revues prestigieuses et a présenté plus de 250 conférences tant au Canada qu’à l’international.

En plus de son implication dans l’administration et la gestion de la recherche, Morag Park enseigne à l’Université McGill. « L’enseignement forme la prochaine génération de chercheurs, mais aussi la prochaine génération à œuvrer dans nos communautés. Par l’éducation, on peut responsabiliser et stimuler les étudiants. On leur apprend comment devenir des penseurs critiques sur une foule de sujets, pas seulement sur leur domaine d’étude. C’est un luxe d’enseigner », souligne-t-elle. Une autre cause qui lui tient à cœur est l’avancement des femmes en sciences. Comme mentor de plusieurs femmes scientifiques, elle souhaite stimuler l’intérêt des femmes pour la science. « Nous devons recruter des femmes et développer un écosystème où les chercheuses sont reconnues et incluses », affirme-t-elle.

Pas de doute, en plus d’être une scientifique de renom et mentor pour plusieurs, Morag Park est également chef de file dans l’administration et la gestion de la recherche, comme en témoigne son engagement dans plusieurs organismes et centres de recherche pour le cancer. Qui plus est, plusieurs de ses découvertes sont devenues des concepts majeurs en oncologie qui ont mené au développement de techniques de dépistage ainsi que de nouvelles thérapies dans le traitement du cancer.

Information complémentaire

Membres du jury

Anne Bruneau (présidente)

Pierre Marquet

Max Fehlmann

Isabelle Peretz

John David Rioux

Crédit photo :
  • Éric Labonté