Anne-Marie Mes-Masson, professeure titulaire au Département de médecine de l’Université de Montréal et chercheuse renommée en cancérologie, incarne l’excellence dans le domaine de la recherche scientifique au Québec. Ses travaux ont profondément influencé la science de la santé, notamment en ce qui concerne les mécanismes sous-jacents au cancer et les biobanques. Son engagement va au-delà de ses recherches, car elle a aussi joué un rôle clé dans la formation des générations futures de scientifiques, en particulier les femmes. Auteure de plus de 300 publications, elle a marqué de son empreinte la recherche oncologique mondiale.
« J’accepte ce Prix du Québec en mon nom, mais je tiens à reconnaître tous ceux qui ont contribué à notre programme de recherche au fil des années. Cette distinction confirme ma conviction que la science avance de manière plus significative lorsqu’elle est abordée de façon collaborative, et que le leadership est crucial pour progresser dans ce cadre. J’espère servir de modèle pour la prochaine génération de scientifiques, et particulièrement pour les femmes dans le domaine de la recherche, qui ont énormément à apporter aux découvertes scientifiques. »
Le parcours d’Anne-Marie Mes-Masson est jalonné d’initiatives marquantes qui ont laissé un effet durable sur la recherche en cancérologie. Dès ses études doctorales à l’Université McGill, elle s’est intéressée aux virus oncogéniques, ce qui a façonné sa future carrière. En tant que postdoctorante à l’Université de Californie à Los Angeles, elle a été la première à cloner le transcrit complet de la protéine BCR-ABL, ce qui a ouvert la voie à de nouvelles avancées dans la compréhension de la leucémie myéloïde chronique.
De retour au Québec en 1989, Anne-Marie Mes-Masson a intégré l’Institut du cancer de Montréal et le Département de médecine de l’Université de Montréal, où elle a joué un rôle pionnier dans le développement de biobanques de matériels biologiques issus de patients atteints de cancer. Ces biobanques ont révolutionné la recherche en fournissant des échantillons cruciaux pour le diagnostic et le traitement du cancer.
En 2009, elle a lancé le programme CŒUR, un projet pancanadien consacré à la recherche sur le cancer de l’ovaire. Cette initiative, soutenue par l’Institut de recherche Terry Fox, a permis à plus de 40 équipes de recherche d’accéder à des ressources essentielles pour faire progresser leurs études. Ses contributions ont également été marquantes au sein du Réseau des centres d’oncologie du Marathon de l’espoir, qu’elle co-dirige encore aujourd’hui.
Tout au long de sa carrière, Anne-Marie Mes-Masson a été un pilier du Réseau de recherche sur le cancer du Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS). Pendant 20 ans, elle a dirigé ce réseau, qui regroupe plus de 700 chercheuses et chercheurs, et étudiantes et étudiants, contribuant ainsi à l’évolution de la recherche fondamentale, translationnelle, clinique et populationnelle.
Lorsqu’on lui demande l’accomplissement dont elle est la plus fière, Anne-Marie Mes-Masson explique : « Bien que mon laboratoire ait réalisé plusieurs découvertes en recherche fondamentale liées au cancer, je suis particulièrement fière de l’approche collaborative que j’ai favorisée tout au long de ma carrière. Cette approche a permis à la communauté scientifique d’avancer plus rapidement en matière de découverte. Les projets d’envergure tels que l’initiative CŒUR, une étude pancanadienne centrée sur les biomarqueurs dans le cancer de l’ovaire et celui du Réseau des centres d’oncologie du Marathon de l’espoir sont deux exemples de recherche fondamentale et translationnelle qui transforment notre compréhension du cancer et modifient la manière dont ces nouvelles connaissances peuvent être intégrées dans les soins cliniques. »
Anne-Marie Mes-Masson estime qu’il reste encore beaucoup à faire dans son domaine : « À mon avis, un chercheur n’atteint jamais le but ultime de son travail, car chaque découverte ouvre de nouvelles avenues à explorer. Pour les chercheurs en oncologie, l’idéal sera atteint que lorsque tous les cancers seront soit prévenus, soit guéris. Il est évident que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour y arriver. »
Mentore inspirante, elle est déterminée à transmettre son savoir et ses valeurs à la prochaine génération. « Mon héritage repose en grande partie sur les systèmes modèles que nous avons créés et continuons à partager avec la communauté. »
Avec sa passion inébranlable pour la recherche et son engagement pour l’avenir de la science, Anne-Marie Mes-Masson laisse un héritage impressionnant, non seulement par ses découvertes scientifiques, mais aussi par son dévouement à former la relève de la recherche en oncologie.