Céline Galipeau, lauréate

Naissance le 11 mars 1957 à Longueuil, décès le à 

Entrevue

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Biographie

Rigoureuse, déterminée, passionnée, curieuse : les qualités que l’on reconnaît à Céline Galipeau font consensus. Présente dans l’univers télévisuel québécois depuis plus de 35 ans, cette journaliste aguerrie a développé un style et un ton à la fois humbles et affirmés qui ont façonné sa crédibilité. C’est grâce à l’ensemble de ces qualités remarquables qu’elle s’est taillée une place enviable dans le cœur des Québécoises et des Québécois, soucieuse de bien les informer et de les sensibiliser aux réalités du monde. Celle qui a couvert les événements marquants de la planète pendant deux décennies et qui est devenue la première femme chef d’antenne de la télévision publique canadienne en 2009 représente un modèle exceptionnel pour les jeunes qui aspirent à une carrière en journalisme.

Pour Céline Galipeau, recevoir le prix Guy-Mauffette 2021 est « un encouragement à continuer de pratiquer [son] métier avec intégrité, respect et humanité, comme [elle] essaie de le faire depuis toujours ». « C’est un prix qui rejaillit aussi sur toute l’équipe du Téléjournal. Et de le recevoir à l’ère de la désinformation, c’est encore plus précieux : c’est un message d’appui dans la recherche de la vérité qu’on poursuit soir après soir », ajoute-t-elle.

Née de l’union d’une mère infirmière d’origine vietnamienne et d’un père journaliste et diplomate canadien, Céline Galipeau se prédestinait au riche parcours professionnel et culturel qu’elle mènera adulte, elle qui a passé presque toute son enfance au Togo, au Sénégal, au Liban, en Cisjordanie et en Jordanie.

À l’âge de 20 ans, la jeune globe-trotteuse revient au Québec pour poursuivre des études en sciences politiques et en sociologie à l’Université McGill, avant d’entamer sa carrière à Radio-Canada en 1984. En 1989, elle devient correspondante nationale à Toronto, fonction qu’elle exercera jusqu’en 1992, puis à l’international, soit tour à tour à Londres, à Moscou, à Paris et à Pékin. Dans le cadre de ses affectations en Russie et en Chine, elle est une des premières femmes à occuper un poste de correspondante bilingue en anglais-français pour CBC et Radio-Canada.

Au cours de son parcours à l’étranger, Céline Galipeau couvre divers conflits, dont ceux du golfe persique, de la Tchétchénie, du Kosovo et de l’Afghanistan. En 2001, au Pakistan, elle doit porter le voile pour réaliser ses reportages. L’image de la journaliste, voilée et vêtue d’un gilet pare-balles, marquera les esprits.

Adoptant une approche humaine et engagée, Céline Galipeau s’illustre particulièrement par ses entrevues empreintes de curiosité et de respect et ses reportages sur le sort souvent brutal réservé aux femmes dans les milieux qui leur sont hostiles. Parmi ses reportages-chocs, notons ceux sur les Afghanes s’immolant par désespoir et les veuves blanches de l’Inde. Préoccupée par les conditions de vie des femmes de partout dans le monde, la journaliste a en outre produit une série de reportages sur la quatrième Conférence mondiale des Nations unies sur les femmes en 1995 à Pékin, qui lui vaudra le prestigieux Prix Amnistie internationale. Encore récemment, en 2020, elle présentait une émission intitulée Ces femmes qu’on tue, sur le thème du féminicide.

D’autres émissions d’actualités internationales ont par ailleurs profité des talents d’animatrice de cette formidable ambassadrice du journalisme québécois, dont En direct du monde (2016-2018), avec les correspondants de Radio-Canada à l’étranger, et Minuit moins une pour la planète (2019), sur l’urgence climatique.

À la barre du Téléjournal de Radio-Canada depuis plus de 10 ans, Céline Galipeau expose aux téléspectateurs les histoires les plus importantes de notre époque, au moyen d’une couverture captivante des troubles politiques dans le monde et d’une fine analyse de l’actualité du jour. Si elle reste discrète et modeste devant les sujets qu’elle aborde, c’est d’abord et avant tout pour porter au premier plan la nouvelle, qu’elle communique avec autant de sensibilité que d’authenticité. « D’avoir contribué, à ma façon, à raconter le monde est sans doute ma plus grande fierté », affirme-t-elle.

Récompensée à maintes reprises, cette pionnière et travailleuse acharnée a notamment été nommée officière de l’Ordre national du Québec en 2009 et a reçu la Médaille d’honneur de l’Assemblée nationale en 2019.

Pour la suite de sa carrière, Céline Galipeau dit vouloir continuer d’aller à la rencontre des gens d’ici et d’ailleurs. « C’est essentiel, pour moi, de prendre le pouls d’une situation, de “sentir la poussière”, comme on dit. Je reste une reporter dans l’âme », confie-t-elle. « Un projet fou? De grandes entrevues avec des femmes aux quatre coins de la planète qui agissent pour faire changer les choses! »

Information complémentaire

Membres du jury :

  • Martin Carli
  • Mélanie Carrier
  • Carl Gaudreault
  • Nicolas Langelier
  • Mohammed Lotfi Laraki
Crédit photo :
  • Éric Labonté
Crédit vidéo :
  • Réalisation, production et postproduction : Luis Dion-Dussault
  • Images supplémentaires : Productions Cina
  • Prise de son : Thomas Kieller
  • Musique originale : Steve Adams
  • Entrevues : Caroline Godin