Céline Vaneeckhaute, lauréate

Entrevue

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Biographie

Céline Vaneeckhaute œuvre dans le domaine de l’ingénierie des procédés verts et des bioraffineries. La récupération de ressources valorisables à partir des matières résiduelles et des eaux usées est au cœur de ses travaux.

La nature passionne la chercheuse depuis son plus jeune âge. « Petite, je travaillais dans le jardin avec ma mère, se remémore-t-elle. J’ai toujours voulu protéger l’environnement. Je voulais faire quelque chose d’utile pour la société. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi la bio-ingénierie avec une spécialisation en technologies environnementales à l’université. »

Ses travaux apportent des solutions à des problématiques environnementales très actuelles. Par exemple, l’une de ses plus récentes découvertes scientifiques a permis la mise au point d’une nouvelle technologie pour la récupération des excédents de phosphore dans l’eau, un polluant en cause dans la prolifération des algues bleu-vert. Une autre application concrète de ses recherches touche la biométhanisation et la valorisation des résidus organiques. Elle a créé en 2016 un laboratoire de recherche unique au Canada qui permet de simuler à petite échelle la récupération des biogaz et des engrais biosourcés, le tout en mettant à contribution des partenaires du milieu municipal et des entreprises privées pour stimuler la transition vers une économie circulaire axée sur les bioressources.

Arrivée au Québec en 2013 et nommée professeure agrégée à la Faculté des sciences et de génie de l’Université Laval en juin 2021, Céline Vaneeckhaute est déjà très accomplie dans son domaine. Elle a mis sur pied et dirige actuellement BioEngine, une équipe de 16 chercheurs. Sa production scientifique et son leadership international lui ont valu la Chaire de recherche du Canada en récupération des ressources et ingénierie des bioproduits, ce qui lui a permis de figurer parmi les plus jeunes titulaires de chaires au Canada.

Chercheuse prolifique, Céline Vaneeckhaute a publié plus de 50 articles dans des revues scientifiques et professionnelles, et a aussi pris part à plus de 100 conférences et événements professionnels sur invitation, ici et ailleurs dans le monde. Elle a également publié plus de 100 actes de congrès, une dizaine de chapitres de livres ainsi qu’un ouvrage complet intitulé Nutrient Recovery from Bio-Digestion Waste: From Field Experimentation to Model-based Optimization. Ses publications sont utilisées comme référence par plusieurs organismes gouvernementaux au Québec comme à l’étranger, tant pour appuyer le développement de réglementations portant sur les engrais biosourcés que pour aider la prise de décision concernant les technologies à implanter pour la gestion des matières résiduelles et des eaux usées. Les résultats de ses recherches, trouvant une multitude d’applications concrètes et répondant aux plus hautes exigences internationales, ont mené à l’invention ou à l’optimisation de procédés et de logiciels qui sont commercialisés ou en voie de l’être. En outre, la qualité de ses recherches lui a permis de récolter 2,7 millions de dollars à titre de chercheuse principale pour quelque 35 projets sous sa coordination dans les cinq dernières années. La professeure Vaneeckhaute est également chercheuse universitaire principale dans un projet industriel d’une valeur de plus de 6 millions de dollars financé par Technologies du développement durable Canada.

Se considérant comme une ambassadrice dans son milieu, elle estime que la communauté scientifique a un rôle très important à jouer non seulement pour trouver des stratégies plus durables pour résoudre les enjeux environnementaux de notre époque, mais également pour conscientiser et informer le grand public. « J’aime communiquer! », s’exclame-t-elle. « J’ai fait beaucoup d’études et maintenant je transmets mes connaissances avec le public et les étudiants par le biais de l’enseignement. Par exemple, si on construit une usine de biométhanisation dans une ville, il est important que les citoyens participent à la collecte des matières organiques, et c’est en leur expliquant les bienfaits d’un tel projet qu’ils le feront. » La professeure-chercheuse Vaneeckhaute a d’ailleurs fait partie du comité scientifique de l’exposition Ô merde!, en cours au Musée de la civilisation. Elle a aussi développé la World Association of Consciousness Education and the Ultimate Progress, un OBNL voué à l’éducation qui l’a amenée à voyager pendant six mois en Amérique du Nord afin de donner des conférences sur les changements climatiques.

« Je travaille par passion, mais l’équilibre est important pour tout le monde », explique cette lève-tôt, amoureuse des chiens et amatrice de course en sentier, de plein air, de voile, de ski, de piano et de peinture. « Il est important de faire ce qu’on aime et d’aider la société, mais il y a plus que le travail dans la vie. » Celle qui rêve d’une planète éco-intelligente et du renversement des changements climatiques espère à long terme poursuivre sa carrière universitaire ainsi que son rôle comme conseillère autonome et membre du bureau de direction de divers organismes en environnement. En parallèle, elle veut continuer à transmettre ses connaissances et à aider les étudiants à mettre sur pied des entreprises dans le secteur de l’environnement, afin d’influer sur le cours des choses et de vivre en accord avec ses valeurs.

Information complémentaire

Membre du jury

  • Benoit Sévigny (président)
  • Simon Bousquet
  • Isabelle Gandilhon
  • Valérie Langlois
  • Nicolas Doiron-Leyraud
Crédit photo :
  • Éric Labonté