Charles Daudelin, lauréate

Naissance le 1 octobre 1920 à Granby, décès le 2 avril 2001 à Montréal

Biographie

Dans l’histoire de l’art au Québec, Charles Daudelin détient
généralement le double titre de pionnier de la sculpture abstraite
et de l’art intégré à l’architecture.

Par ailleurs, l’artiste est resté toute sa vie un généreux
touche-à-tout : entre autres, il a d’abord été – et il
est redevenu sur le tard – un peintre qu’on considérait, au milieu des
années quarante, comme un des plus prometteurs du groupe des Sagittaires
(qui fut l’antichambre de l’automatisme québécois) ; il s’est
adonné à la céramique, il a fabriqué des bijoux
chez l’orfèvre Gilles Beaugrand, il a connu, avec sa femme Louise, une
longue et fructueuse aventure de marionnettiste…

Au cours des années quarante, Daudelin aura l’occasion à deux
reprises de travailler avec Fernand Léger : à New York d’abord,
puis à Paris où il séjourne pendant deux ans grâce
à une bourse du gouvernement français. L’influence du maître
– et, plus généralement, du surréalisme – est
du reste assez manifeste dans ses œuvres « archétypales »
des années cinquante, qui donneront naissance aux fameuses séries
de bronze texturé, organiques et sensuelles, de la décennie suivante.
Celles-ci, qui sont parfois monumentales, constituent la contribution la plus
significative de Daudelin à l’histoire de notre sculpture, comme en ont
témoigné les rétrospectives présentées, en
1974, par le Musée d’art contemporain de Montréal et, plus récemment,
par le Musée du Québec.

Cela dit, Daudelin aura consacré la plus grande partie de son énergie
à ce qu’on appelle l’« art public ». (On a oublié
qu’il a créé, dès les années soixante à l’École
des beaux-arts, une section d’arts intégrés, qui a fait long feu.)
Il était une sorte de concepteur d’environnements. Mentionnons, pour
mémoire et entre d’innombrables « œuvres du 1 % »,
ses réalisations pour la chapelle du Sacré-Cœur de l’église
Notre-Dame de Montréal, pour le square Viger, pour la Place du Québec,
à Paris…

De là, souvent, une production qui, obligée de répondre
à une foule de nécessités extérieures, n’offre
pas la même cohérence que celle qui se développe dans l’espace
clos de l’atelier. Charles Daudelin en convient volontiers, d’autant qu’il n’a
jamais été mécontent de cette « diversité
» de son œuvre, n’en déplaise à ceux qui, disait-il,
« aimeraient le voir se brancher quelque part ». Tout
au long de sa carrière, l’artiste a vu, dans les contraintes des commandes,
des défis qui lui auront permis de faire des découvertes insoupçonnées
dans sa démarche créatrice.

Information complémentaire

Date de remise du prix :
24 septembre 1985

Membres du jury :
Marcelle Ferron (présidente)
Lise Bissonnette
Angèle Beaudry
Tatiana Démidoff-Séguin
Robert Savoie

Crédit photo :
  • Bernard Vallée
Texte :
  • Gilles Daigneault