Léon Bellefleur, lauréate

Naissance le 8 février 1910 à Montréal, décès le 21 février 2007 à Montréal

Biographie

Paradoxalement, le premier lauréat du prix Paul-Émile-Borduas
est un signataire de Prisme d’yeux, le manifeste du groupe d’amis d’Alfred Pellan,
de ceux que le chef des automatistes appelait péremptoirement « la
DROITE du mouvement contemporain ».

Léon Bellefleur est d’abord, pendant 25 ans, un modeste instituteur
à l’emploi de la Commission des écoles catholiques de Montréal,
qui fréquente les cours du soir en dessin de l’École des beaux-arts.
Ce n’est qu’en 1940, à l’occasion de la grande rétrospective de
Pellan au Musée des beaux-arts, qu’il reçoit la révélation
de ce qu’on appelle à l’époque l’« art vivant ».
Il sera l’ami de plusieurs poètes québécois, notamment
de Roland Giguère et de Gilles Hénault, et son écriture
plastique aura toujours partie liée avec l’œuvre des grands auteurs
de la génération de L’Hexagone.

En 1954, il s’embarque pour Paris où il fera de longs et fréquents
séjours pendant une dizaine d’années. Il y rencontre André
Breton à quelques reprises, mais il ne se laisse pas embrigader : « J’ai
toujours été d’accord avec les grandes données du surréalisme,
répète-t-il, mais je ne suis pas un vrai surréaliste. »

Dès 1950, l’œuvre de Bellefleur commence à faire l’objet
de présentations remarquées dans les meilleures galeries montréalaises
(entre autres, chez Agnès Lefort, à L’Actuelle, chez Denyse Delrue,
chez Dresdnere, à la Galerie du Siècle) et, en 1968, la Galerie
nationale du Canada lui consacre une importante rétrospective. Le peintre
aura peut-être connu sa plus belle heure de gloire au Musée Guggenheim
de New York, en 1960, alors qu’il fait partie – avec Alleyn, Borduas, Riopelle
et Town – de la délégation canadienne qui obtient le prix
Guggenheim pour la meilleure présentation nationale.

Chez cet admirateur précoce de Paul Klee, le dessin et la peinture n’ont
jamais cessé de poursuivre un dialogue d’une vivacité et d’une
virtuosité extrêmes, tout en gardant un profond respect de leur
spécificité et en faisant cohabiter en bonne intelligence des
éléments empruntés au cubisme et au surréalisme.
Par ailleurs, il était inévitable que cet ami d’Albert Dumouchel
en vînt un jour à exprimer ses visions par le biais de l’estampe
; des eaux-fortes et des lithographies, qui rendent encore plus sensuel son
travail de dessinateur et de coloriste, comptent parmi les réalisations
les plus achevées de Léon Bellefleur.

Information complémentaire

Date de remise du prix :
19 décembre 1977

Membres du jury :
Guy Boulizon (président)
François-Marc Gagnon
Jean-Marie Roy
Jean Sarrazin
Cyril Simard

Crédit photo :
  • Jules Rochon
Texte :
  • Gilles Daigneault