Madeleine Careau, lauréate

Naissance le 11 avril 1950 à Cap-de-la-Madeleine, décès le à 

Madeleine Careau, prix Denise-Filiatrault 2022

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Biographie

Au fil des 5 dernières décennies, Madeleine Careau s’est bâti une impressionnante carrière grâce non seulement à sa détermination et à son travail acharné, mais également à son flair incroyable pour la réussite. Tous les mandats qui lui sont confiés, aussi variés et ambitieux soient-ils, se transforment en succès, témoignant de ses solides compétences, de son dynamisme inaltérable et de ses qualités exceptionnelles de rassembleuse. À la tête de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) depuis plus de 20 ans, celle qui ne craint pas les défis est en plus dotée d’un talent extraordinaire pour trouver des réponses novatrices aux situations semblant insolubles. La contribution remarquable de Madeleine Careau à l’avancement et au rayonnement des arts de la scène laisse une marque indélébile sur le paysage culturel du Québec et fait d’elle une véritable bâtisseuse.

Obtenir le prix Denise-Filiatrault représente une reconnaissance de son « métier d’administratrice en culture » qui, selon elle, est « un rouage essentiel du développement de notre société. Il faut des artistes, mais il faut aussi des gens dans l’ombre qui font en sorte de les soutenir dans le développement de leur carrière ».

De responsable de la campagne d’abonnement pour Les Grands Ballets canadiens au début des années 1970 jusqu’à sa nomination à la direction de l’OSM en 2000, Madeleine Careau a suivi un parcours aussi brillant que rempli, défrichant au passage des chemins inexplorés. Tour à tour cofondatrice de l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo en 1978, qu’elle dirigera jusqu’en 1983; directrice de la programmation de Télévision Quatre-Saisons en 1985-1986; productrice du premier Gala des prix Gémeaux en 1986; et directrice du Festival Juste pour rire de 1987 à 1991, elle acquiert de poste en poste une notoriété qui ne cessera de s’étendre.

Au cours de la même période, Madeleine Careau a également laissé sa marque en politique de 1983 à 1985 comme chef de cabinet du ministre de la Culture de l’époque, Clément Richard, puis chef de cabinet adjointe et responsable des dossiers culturels au Bureau du premier ministre du Québec, jouant ainsi un rôle clé dans le développement et la promotion de la culture québécoise.

Dans les années 1990, Madeleine Careau se consacre au rayonnement international de la culture québécoise, notamment en tant qu’agente du parolier québécois Luc Plamondon de 1995 à 2000, particulièrement pour le développement d’une stratégie de diffusion internationale de son opéra rock Notre-Dame de Paris, qui a connu un succès planétaire phénoménal.

C’est cependant à partir des années 2000, à titre de directrice générale de l’OSM que cette figure phare du milieu culturel québécois obtient les succès parmi les plus flamboyants de son prolifique parcours professionnel. Encore plus que d’avoir relancé l’ensemble musical, elle l’a propulsé vers de nouveaux et de plus hauts sommets. Sa ténacité et son pouvoir d’influence ont mené à plusieurs réalisations marquantes, dont la construction de la Maison symphonique, inaugurée en 2011, et la mise sur pied de la Fondation de l’OSM, aujourd’hui l’un des principaux fonds de dotation en arts au Canada.

On doit en outre à cette passionnée le recrutement des grands directeurs musicaux Kent Nagano et, plus récemment, Rafael Payare, ainsi que la création de la Virée classique, un festival urbain de musique classique unique en Amérique du Nord, conceptualisé par M. Nagano. Madeleine Careau se dit particulièrement fière de la sélection de ce dernier, puis de Rafael Payare, à laquelle ont contribué des comités internationaux, dont des musiciens de l’OSM : « Les directeurs musicaux sont cruciaux dans le cheminement des orchestres. Ils les imprègnent de leur vision et déterminent leur avenir. »

Tout au long de sa carrière, l’importante administratrice a œuvré, dans l’ombre, au rayonnement et au développement des arts de la scène, de même qu’à la démocratisation de la culture. Son apport n’en est pourtant pas moins éblouissant. Celle qui a été faite chevalière de l’Ordre national du Québec en 2020 a pris part à la mise en place d’institutions et d’événements majeurs pour le Québec, faisant d’elle un modèle et une source d’inspiration.

« Je souhaite léguer l’amour et la passion de mon métier, dit Madeleine Careau. Je souhaite aussi valoriser la place des jeunes qui sont souvent en quête de défis emballants. Travailler en culture leur offre cette vie emballante! »

Information complémentaire

Membres du jury :

  • Francine Bernier (présidente)
  • Geneviève Côté
  • Eric Jean
Crédit photo :
  • Éric Labonté