Marcelle Ferron, lauréate

Naissance le 29 janvier 1924 à Louiseville, décès le 19 novembre 2001 à Montréal

Biographie

Marcelle Ferron est sûrement une des signataires du Refus global dont
l’œuvre est restée le plus fidèle à l’esprit et à
la lettre de l’automatisme : « Chaque tableau est un éternel
recommencement, ne cesse-t-elle de répéter. Je n’ai rien appris
dans la vie, si ce n’est un certain coup de patte… ».

Marcelle Ferron arrive à Montréal au milieu des années
quarante, après avoir suivi quelques cours à l’École des
beaux-arts de Québec, et fait la rencontre de Borduas à l’École
du meuble, ce qui transformera complètement sa vie. Elle vivra à
fond toute l’aventure des automatistes jusqu’à l’effritement du groupe,
au début des années cinquante.

En 1953, elle s’embarque pour Paris avec ses trois filles. Elle y résidera
une douzaine d’années et participera à d’importantes manifestations
collectives, notamment à l’Exposition des Surindépendants, en
1956, à quelques Salons des Réalités nouvelles, et à
la Biennale de Saõ Paolo, en 1961, où elle est l’une des premières
femmes à recevoir la médaille d’argent. Sa période parisienne
est lumineuse en regard de la sombre peinture automatiste, et c’est tout naturellement
qu’elle s’initie, vers la fin de son séjour à Paris, à
l’art du vitrail contemporain avec le maître verrier Michel Blum.

Cette fructueuse collaboration donnera naissance, dès le retour de Ferron
au Québec, à la réalisation de verrières monumentales,
entre autres, pour les stations de métro Champ-de-Mars (1968) et Vendôme
(1980), de même que pour l’église du Sacré-Cœur à
Québec (1969), le Palais de justice de Granby (1979), l’Organisation
de l’aviation civile internationale à Montréal (Le Miroir aux
alouettes
, 1975) et l’hôpital Sainte-Justine (Soleil de nuit,
1994) ; autant de travaux qui, en plus de conférer à son aventure
une dimension sociale qui lui importe hautement, permettent à Ferron
de réaliser de « vieux rêves », comme la
quête de la transparence (qui date des premiers tableaux automatistes)
et ses envies, jeune fille, de devenir architecte. À propos des rapports,
parfois tumultueux entre l’art et l’architecture, Marcelle Ferron répète
joliment : « Mon propos a toujours été modeste, je
voulais transformer ce mariage de raison en un mariage d’amour… ».

Bien sûr, la peintre n’a jamais cessé pour autant de réaliser
des tableaux, « objets de méditation et de rêve »,
qui entretiennent un dialogue serré avec les verrières, comme
en témoignait l’importante rétrospective couvrant 50 ans de peinture
que le Musée d’art contemporain de Montréal vient de lui consacrer.

Information complémentaire

Date de remise du prix :
11 octobre 1983

Membres du jury :
Suzanne Joubert (présidente)
Monique Bourbonnais-Ferron
Camille Chevalier
Ulysse Comtois
Christophe Gabriel Lacki

Crédit photo :
  • Bernard Vallée
Texte :
  • Gilles Daigneault