Marie-France Marin, lauréate

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Biographie

Marie-France Marin est une scientifique ambitieuse, une chercheuse accomplie et une professeure impliquée. Au cours de ses études, elle a développé une expertise en psychoneuroendocrinologie (étude des liens entre le cerveau, les hormones et le comportement), plus spécialement en ce qui concerne les effets du stress sur la mémoire et les émotions. Lors de stages postdoctoraux effectués au Massachusetts General Hospital de la Harvard Medical School, elle a accru son expertise liée au conditionnement de la peur et à l’extinction, à l’anxiété de même qu’au trouble de stress post-traumatique.

Grâce à l’appui d’organismes subventionnaires, dont la Fondation canadienne pour l’innovation et la Chaire de recherche du Canada sur la modulation hormonale des fonctions cognitives et émotionnelles, elle a obtenu plus de 3 millions de dollars pour ses recherches. Auteure de 76 articles et de 9 chapitres de livres, et ayant donné plus de 320 présentations (orales ou affichées) lors de congrès locaux et internationaux, Marie-France Marin a su faire sa place dans les réseaux mondiaux de chercheurs.

L’attribution de ce prix est l’occasion de souligner le chemin qu’elle a parcouru et celui à venir. « En recherche, il y a des périodes très productives et d’autres où les succès se font plus rares. Il y a inévitablement des moments de doute et de remise en question. Je suis extrêmement reconnaissante de recevoir ce prix. C’est clairement une belle tape dans le dos qui nous encourage à poursuivre. Je suis également fière de constater que le Québec reconnaît les carrières de chercheurs qui contribuent à l’avancement de la science. »

En reconnaissance de son expertise et de ses recherches, Mme Marin a par ailleurs reçu de nombreux prix pour ses accomplissements, par exemple les prix Alies Muskin Career Development Leadership Program de l’Anxiety and Depression Association of America et Émergence en recherche de la Société québécoise pour la recherche en psychologie. Récemment, la Faculté des sciences humaines de l’Université du Québec à Montréal lui a remis le Prix d’excellence en recherche, catégorie Jeune chercheure, et le rectorat lui a attribué le prix du mérite – Recherche et création, volet Relève. Elle a aussi été élue comme membre associée du prestigieux American College of Neuropsychopharmacology.

Au-delà de son rôle de chercheuse, elle a contribué à l’élaboration du programme éducatif Déstresse et progresse, à l’intention des enfants et des adolescents, qui porte sur le stress et ses effets sur le cerveau. Elle est également coéditrice du magazine de vulgarisation Mammouth Magazine, publié par le Centre d’études sur le stress humain. De plus, elle s’implique dans les milieux scolaire et juridique en donnant de la formation au personnel pour l’outiller davantage quant aux effets du stress sur la cognition et les émotions.

Un de ses accomplissements la rend particulièrement fière : son stage postdoctoral de quatre ans aux États-Unis. « J’y rêvais et, en même temps, ça me donnait un peu le vertige avant de partir. D’avoir plongé, d’y être allée avec tout mon cœur et mon énergie, malgré les compromis que j’ai dû faire, est très satisfaisant. Je suis fière de ce bout de ce chapitre de ma vie académique. »

Mme Marin est non seulement une scientifique exceptionnelle, mais aussi une femme généreuse qui contribue à faire une différence dans son milieu. Militant pour plus de diversité dans le domaine de la recherche scientifique, elle a mis sur pied, avec son équipe de recherche, un projet pilote en partenariat avec le Service de police de la Ville de Montréal et une école secondaire dont la majorité des jeunes sont issus de la diversité culturelle. Ce projet vise à leur faire visiter les laboratoires, puis à engager deux de ces jeunes dans le cadre d’un emploi d’été rémunéré au sein de ceux-ci.

Lorsqu’on lui demande si elle a un idéal ou un souhait particulier qu’elle aimerait réaliser au cours de sa carrière, elle n’hésite pas à partager avec nous ce qui fait maintenant son bonheur quotidien : « Je ne sais pas si j’avais un idéal, mais j’avais en tout cas un objectif très clair : je souhaitais mettre sur pied mon propre laboratoire de recherche et pouvoir diriger une équipe de recherche. J’adore les rencontres d’équipe où les idées bouillonnent. On se questionne et évolue en apprenant les uns des autres. Je suis choyée de faire le métier que je voulais faire, entourée d’une équipe stimulante et engagée, et de collègues brillants et bienveillants ». Voilà une belle occasion de souligner que la recherche se réalise en équipe. Elle est aujourd’hui professeure au département de psychologie de l’Université du Québec à Montréal.

Information complémentaire

Membres du jury :

  • Mounia Azzi (présidente)
  • Nathalie Nguyen-Quoc Ouellette
  • Hugo Asselin
  • Isabelle Deschamps
Crédit photo :
  • Joanie Fortin