Patrice J. Mangin, lauréate

Entrevue

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Biographie

Professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) au Département de génie chimique, et désormais au Département de management, Patrice J. Mangin mène une brillante carrière en sciences et en affaires.

À l’UQTR, il dirige l’Institut d’innovations en écomatériaux, écoproduits et écoénergies (I2E3) à base de biomasse, en plus d’être titulaire de la Chaire de recherche sur la bioéconomie/bioénergie régionale.

Patrice J. Mangin est également le fondateur et directeur général de Bioénergie La Tuque. C’est en voyant les résidus forestiers laissés dans les environs qu’il a eu l’idée d’en faire de la matière première pour produire des diesels, des essences et des kérosènes renouvelables.

Le projet de bioraffinerie prévoit la production de près de 250 millions de litres de carburants renouvelables à partir de cette matière. Le siège social de l’entreprise est situé à Wemotaci, en territoire Atikamekw.

En parallèle, Patrice J. Mangin travaille comme conseiller scientifique pour l’entreprise H2V Énergies, qui vise à implanter à Bécancour la première usine canadienne d’hydrogène à base de biomasse.

L’intérêt de Patrice J. Mangin pour la forêt remonte à son enfance en Alsace (France). Dès l’âge de 5 ans, celui-ci s’adonne à la pêche, à la cueillette des champignons et à la coupe du bois de chauffage en compagnie de son père. « J’adore la nature! J’ai besoin de me promener en forêt pour me ressourcer », confie-t-il.

Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur de l’École française de papeterie de Grenoble, Patrice J. Mangin émigre au Québec en 1976, où il amorce sa carrière de chercheur à l’UQTR. Il travaille aussi durant 17 ans à l’Institut canadien de recherches sur les pâtes et papiers (PAPRICAN), où il développe une expertise dans la résolution des problèmes d’impression en misant sur des approches innovantes et des essais basés sur la compréhension scientifique approfondie des phénomènes impliqués.

En 1995, il devient titulaire de la Chaire industrielle de recherche de l’Institut royal de technologie de Stockholm, en Suède. Puis, en 1997, le Centre technique du papier (CTP) de Grenoble lui confie son redressement; un mandat que, comme directeur général, il relève haut la main.

Il revient au Québec en 2005 pour se joindre à l’équipe du Département de génie chimique de l’UQTR, où sa carrière de professeur-chercheur prend un nouvel envol. Il y travaillera pendant 15 ans. Patrice J. Mangin devient titulaire de la Chaire de recherche Québecor en impression et en communication graphique (2005-2008) et il est nommé directeur général du Centre intégré en pâtes et papiers (CIPP), un poste qu’il occupera jusqu’en 2012. Il gère de main de maître la construction du centre, un chantier de 90 millions de dollars, et lui donne ses orientations de recherche.

Patrice J. Mangin contribue ainsi à l’évolution des technologies du papier, notamment dans le domaine des papiers bioactifs et des papiers à base de filaments de nanocellulose. Il participe aussi au développement des technologies de transformation de la biomasse forestière au Québec, en favorisant la croissance d’une industrie verte tirant parti des résultats de la recherche.

Dans une lettre d’appui à sa candidature au prix Lionel-Boulet, le grand chef et président du Conseil de la Nation Atikamekw, Constant Awashish, dit partager ses valeurs tant en matière d’environnement que d’amour de la forêt : « Il est un modèle à suivre pour toute personne qui croit que l’avenir est aux énergies renouvelables dans la lutte aux changements climatiques. Un grand visionnaire, un entrepreneur qui fait de la lutte aux changements climatiques et du progrès social sa ligne de vie. »

Le professeur Mangin considère que la recherche doit être mise en œuvre dans l’industrie pour faire avancer la société. Cette vision l’amène à communiquer publiquement les résultats de ses recherches, sans déposer de demande de brevet. Son but : que les résultats de recherche soient appliqués rapidement et sans limitation.

Auteur ou coauteur de 340 publications et présentations, et de très nombreux séminaires industriels, Patrice J. Mangin se dit habile pour réunir des équipes et les motiver. Reconnu pour sa transparence, il veille à aller chercher le meilleur en chaque personne. Des qualités qu’il reconnaît devoir à ses mentors.

Le prix Lionel-Boulet vient souligner sa carrière remarquable en recherche dans le domaine industriel. « Quand j’ai eu la nouvelle, j’étais bouche bée! Je n’y croyais pas, car il y a énormément de gens qui le méritent. Je suis très honoré que les membres du jury m’aient sélectionné cette année. »

Information complémentaire

Membres du jury

  • Paul G. Charrette (président)
  • Diego Mantovani
  • Manon Couture
  • Claire Deschênes
Crédit photo :
  • Éric Labonté