Pierre Bruneau, lauréate

Naissance le 5 juin 1952 à Victoriaville, décès le à 

Pierre Bruneau, prix René-Levesque 2023

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Biographie

Personnalité à la voix profonde et rassurante si caractéristique, Pierre Bruneau a livré son tout dernier bulletin de nouvelles en 2022, bouclant ainsi près de 50 années de vie publique. Des actualités de la radio locale de Trois-Rivières jusqu’au débat des chefs des élections provinciales en septembre 2022, l’homme reconnu pour son intégrité, son humilité et son humanité aura mené une vie professionnelle riche tout en se dédiant corps et âme à sa fondation, créée à la suite du décès prématuré de son fils Charles.

Après des études à l’Université du Québec à Trois-Rivières, le Victoriavillois d’origine entame sa carrière journalistique à la radio en 1972. CJTR, CKAC et CKVL l’accueillent tour à tour, puis Télé-Métropole, devenue TVA, l’embauche comme animateur dès 1976. Il est à la barre du 10 vous informe, de Qu’en pense le Québec et de Y’a du soleil avant de devenir chef d’antenne.

L’homme public contribue alors au développement du bulletin de nouvelles du média privé pour lequel il travaille en tentant d’obtenir plus de ressources humaines et financières. Il n’opte jamais pour la facilité et insiste pour maintenir les normes les plus exigeantes de la profession. C’est d’ailleurs en partie grâce à lui que Télé-Métropole a fait le choix de diversifier ses activités et d’élargir son mandat à l’actualité, en plus du divertissement.

À son pupitre, Pierre Bruneau est témoin d’un nombre impressionnant d’événements marquants qui secouent le Québec, le Canada et le monde : les tentatives d’assassinat du pape Jean-Paul II, du président américain Ronald Reagan et du président égyptien Anouar el-Sadate en 1981; la tuerie de l’école Polytechnique en 1989; la crise d’Oka en 1990; les inondations au Saguenay en 1996; la crise du verglas en 1998; les attentats du 11 septembre en 2001; la tragédie de Lac-Mégantic en 2013; les attentats de Paris en 2015 ainsi que, plus récemment, la pandémie de COVID-19.

Il aura couvert pas moins de 35 élections municipales, provinciales et fédérales, contribuant à accroître l’intérêt de ses téléspectatrices et téléspectateurs pour la politique et participant ainsi à la démocratisation de l’information. Il prend le pouls des Québécois et des Québécoises, questionne avec assiduité les politiciens et les politiciennes qu’il reçoit et modère avec agilité les débats des chefs.

Chaque fois, il transmet l’information clairement, sans toutefois mettre de côté l’humanité et l’empathie que de tels événements requièrent. Il adopte le ton juste, emploie une langue de qualité et évite le sensationnalisme. Tous les soirs, près de 1 million de téléspectatrices et téléspectateurs sont pendus à ses lèvres. « L’accomplissement professionnel dont je suis le plus fier est d’avoir accompagné les Québécoises et les Québécois pendant 50 ans. D’avoir été là jour après jour, année après année, génération après génération. D’avoir gagné et conservé leur confiance pendant toutes ces années », souligne-t-il.

En 1988, une tragédie le touche personnellement : son fils est emporté par une leucémie. Résilient, il fait naître de ce drame familial une organisation qui profitera à d’autres : la Fondation Charles-Bruneau. Plus de 30 ans après sa création, celle-ci cumule 110 M$ et investit en recherche et en construction d’ailes spécialisées dans les hôpitaux. Grâce au travail acharné du chef d’antenne et à celui de son équipe ainsi qu’à la générosité des donatrices et donateurs, les enfants atteints de cancer peuvent recevoir des soins dans un centre ou une unité Charles-Bruneau au Québec. Encore à ce jour, le père de famille participe aux événements organisés par sa fondation, comme les tours cyclistes, allant ainsi à la rencontre de son auditoire.

Le grand public le déclare à 23 reprises meilleur animateur d’émissions d’information ou de bulletins de nouvelles au gala Artis (anciennement MétroStar). Le milieu culturel et la classe politique reconnaissent aussi son apport aux médias québécois et on lui attribue, en 2008, le grade d’officier de l’Ordre national du Québec. « Au moment où les projecteurs s’éteignent, le prix René-Lévesque représente certainement un important témoignage et confirme que les valeurs de rigueur, de passion et de compassion qui m’ont toujours guidé sont celles qui doivent toujours nous animer », souligne-t-il.

Figure familière pour des générations de Québécois et de Québécoises qui l’ont accueilli quotidiennement, Pierre Bruneau a contribué à donner ses lettres de noblesse au titre de chef d’antenne et à enrichir l’éventail des sujets couverts par une chaîne télévisuelle privée. « Il me reste à donner au suivant. On peut toujours être un modèle, un mentor et j’ai l’occasion de rencontrer des étudiantes et étudiants en journalisme et de leur partager ma passion pour une profession plus que jamais nécessaire dans une société où il est parfois difficile de trouver ses repères », conclut-il.

Information complémentaire

Membres du jury : 

  • Colette Brin (présidente)
  • Paule Beaugrand-Champagne
  • Mélissa Guillemette
  • Philippe Lapointe
  • Jean-Hugues Roy
Crédit photo :
  • Joanie Fortin