Walter Joachim, lauréate

Naissance le 5 mai 1912 à Düsseldorf (Allemagne), décès le 20 décembre 2001 à Montréal

Biographie

Walter Joachim n’avait que cinq ans et, déjà, il consacrait plusieurs
heures par jour à la musique. Il s’adonne d’abord au violon avant de
faire vibrer les cordes du violoncelle. Il faut dire que, dans la famille Joachim,
la musique occupe une place importante ; en fait, elle occupe toute la place.
Son frère joue du violon, son père chante et il veille de très
près à la rigueur de l’enseignement donné à ses
fils.

Étant juif, Walter Joachim est forcé de s’exiler à l’aube
de la Deuxième Guerre mondiale. En 1934, il vit à Prague, puis
il s’installe à Vienne, qu’il quitte pour la Malaisie, en 1938, afin
d’y rejoindre son frère. De là, il poursuit sa route et se rend
à Shanghaï où il séjourne de 1940 à 1951. Là-bas,
l’Orchestre national de Shanghaï lui confie le poste de premier violoncelle
et le Conservatoire, sa classe de violoncelle où il formera un nombre
impressionnant de musiciens exceptionnels. La Chine lui rendra d’ailleurs un
vibrant hommage à l’occasion du soixantième anniversaire du Conservatoire
de Shanghaï en 1987.

À la fin de 1951, Walter Joachim vient rejoindre son frère Otto,
déjà installé à Montréal. Wilfrid Pelletier,
qui a déjà eu vent de son grand talent, l’invite à enseigner
au Conservatoire. Walter Joachim applique la seule méthode valable à
ses yeux, la discipline. « Les jeunes qui ont du talent ont l’obligation
de travailler très fort. Le Québec comptait plusieurs jeunes talentueux
lorsque je suis arrivé, seulement, ils n’avaient aucune discipline. Un
bon interprète, c’est celui qui transmet ce qui est écrit : quand
il y a quatre temps dans la mesure, il n’est pas question de jouer trois temps
et trois quarts ni quatre temps et quart. Je crois que la seule chose que j’ai
inventée, c’est la discipline. » Il aura ainsi contribué,
par son enseignement au Conservatoire mais aussi à la faculté
de musique de l’Université McGill et dans les camps musicaux du Mont
Orford et du Domaine Forget, à élever la qualité des interprètes
québécois, qui peuvent dorénavant se comparer avantageusement
à ceux de tous les pays.

Comme interprète, après une carrière de soliste et de
chambriste qui l’a mené partout en Europe, Walter Joachim a été
violoncelle solo avec l’Orchestre symphonique de Montréal pendant 28
ans et avec l’Orchestre de chambre McGill pendant 30 ans. Comme chambriste au
sein du Quatuor de Montréal, il a fait connaître et apprécier,
au pays et à l’étranger, un répertoire musical du plus
haut niveau.

Information complémentaire

Date de remise du prix :
3 décembre 1995

Membres du jury :
Aline Gélinas (présidente)
Françoise Faucher
Gaston Rochon
Gilles Tremblay
Crédit photo :
  • Marc-André Grenier
Texte :
  • Yolande Côté et Claude Janelle