Marie Tifo, lauréate

Naissance le 26 septembre 1949 à Chicoutimi, décès le à 

Marie Tifo, prix Denise-Pelletier 2023

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Biographie

Marie Tifo cumule de très nombreux rôles depuis sa graduation du Conservatoire d’art dramatique en 1971, y ayant remporté le prix Jean-Valcourt décerné à la meilleure interprète de sa promotion. Que ce soit au théâtre, à la télévision ou au cinéma, elle a su chaque fois charmer son public comme ses pairs. Plusieurs membres de la communauté artistique en ont fait leur alliée durant sa carrière. Lorraine Pintal l’a choisie à 8 reprises, notamment afin de jouer le rôle principal dans la pièce Ha ha!… de Réjean Ducharme, pour laquelle elle a remporté le Prix de la critique, ou de redonner vie à Marie de l’Incarnation dans la pièce La déraison d’amour pour laquelle elle a remporté le prix Paul-Hébert décerné par Le Théâtre du Trident ainsi que le prix Gascon-Roux remis par le Théâtre du Nouveau Monde et grâce à laquelle elle a joué en Europe. « C’est l’accomplissement professionnel dont je suis le plus fière. Mon métier, le rôle des femmes, l’histoire du Québec en un seul texte splendide », souligne la principale intéressée. Yves Simoneau, quant à lui, l’a choisie pour 3 de ses films, soit Dans le ventre du dragon (1989), Pouvoir intime (1986) et Les fous de Bassan (1987).

Née à Chicoutimi, celle que l’on distingue par son talent éblouissant suit une formation de 3 ans en jeu au Conservatoire d’art dramatique de Québec et de Montréal. Par la suite, elle foule les planches, notamment celles du Trident, dans plus d’une cinquantaine de productions, dont L’opéra de quatre sous de Bertolt Brecht, La Locandiera de Carlo Goldoni et Le songe d’une nuit d’été de William Shakespeare.

La jeune actrice obtient le premier rôle majeur de sa carrière en 1979 : celui de Michelle dans le long métrage Les bons débarras de Francis Mankiewicz. Le film remporte plusieurs prix et est encore, à ce jour, considéré comme l’une des 10 plus importantes productions cinématographiques canadiennes de l’histoire. Marie Tifo y incarne avec brio une mère célibataire écorchée par la vie qui tente de garder la tête hors de l’eau avec sa fille en quête d’attention et d’amour. On lui remet le Hugo d’argent du Festival de cinéma de Chicago pour la meilleure interprétation du premier rôle féminin et le Génie de la meilleure actrice. Cette œuvre majeure la fait davantage connaître du public et du milieu culturel. À partir des années 1980, elle décroche des rôles autant au théâtre et au cinéma qu’à la télévision : Sonia (Race de monde), Claire (SOS J’écoute), Marie (Le parc des braves), Dominique (L’or et le papier), Solange (L’amour avec un grand A), Fleur-Ange (Montréal PQ), Zofia (Ces enfants d’ailleurs), Suzanne (Les poupées russes) et Jacqueline (O’) : la grande comédienne cumule à ce jour près de 20 rôles au petit écran.

Quant au 7e art, de grands cinéastes québécois tels Gilles Carle, André Forcier ou Léa Pool lui font confiance. Renommée pour son professionnalisme, son authenticité et sa dévotion envers son travail, Marie Tifo incarne des personnages dans une trentaine de films, notamment Marie-Ange dans Maria Chapdelaine, Hélène dans Kalamazoo et la Mère générale dans La Passion d’Augustine.

Plus d’une décennie après Les bons débarras, l’interprète se réapproprie sur scène les mots de Réjean Ducharme, d’abord pour incarner Sophie dans Ha, ha!…, puis Catherine dans L’hiver de force. Plusieurs metteuses et metteurs en scène, dont André Brassard, ont aussi la chance de la diriger.

Chaque fois, elle aborde le rôle qui lui est confié avec passion et intensité, ce qui lui vaut d’être récompensée à plus d’une reprise, notamment pour Rosana dans Le temps d’une vie, Marie de l’Incarnation dans La déraison d’amour et pour le premier rôle féminin dans T’es belle, Jeanne. Les reconnaissances tel le prix Denise-Pelletier signifient pour elle « que l’art rejoint les cœurs et les esprits de celles et ceux dont elle porte les rêves ».

Marie Tifo a marqué l’imaginaire québécois en incarnant des femmes combattantes, émouvantes et puissantes. De plus, son implication artistique, sociale et politique a fait d’elle une figure de proue incontournable du milieu culturel québécois. Femme accomplie, elle se dévoue à tous ses rôles, au travail comme dans la vie. Et, quelle que soit l’émotion qu’il suscite, son jeu, tout comme elle, est plus grand que nature. Aujourd’hui, satisfaite de ses nombreux accomplissements, elle entrevoit l’avenir sur un plan plus personnel : « J’ai joué tant de personnages au cours de ma carrière et ils m’ont tant apporté que le temps est venu de m’incarner moi-même. »

Information complémentaire

Membres du jury : 

Crédit photo :
  • Joanie Fortin